La dopamine soutient la motivation au travail et dope notre effort à atteindre l’objectif.
Il est établi depuis un certain temps que la motivation de manière générale et la motivation au travail de manière plus spécifique suit un processus complexe qui engage de nombreux facteurs.
Dans le cadre du management d’équipe, lorsque nous parlons de fixer des objectifs aux collaborateurs, nous insistons sur les caractéristiques d’un « bon » objectif.
Au delà des incontournables critères « SMART », il est important de définir un niveau d’objectif qui en plus d’être réaliste et réalisable soit également motivant, c’est à dire celui qui va mettre en mouvement et inciter de manière positive à déployer tout son talent, son énergie et son envie afin d’atteindre les résultats escomptés. Trop faible, il n’engendre ni défi ni satisfaction, trop ambitieux, il décourage et entame l’estime de soi. Par contre, bien calibré et correctement accompagné, l’objectif peut jouer un rôle moteur puissant. Il mobilisera le collaborateur dans une direction précise et lui apportera satisfaction et reconnaissance par l’obtention du résultat.
L’objectif professionnel peut ainsi directement participer à la motivation et l’implication au travail.
Les découvertes récentes des neurosciences viennent appuyer et expliquer en partie ce phénomène :
On le sait, chez l’homme comme chez la plupart des mammifères, la dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle central dans la motivation : lorsque nous obtenons quelque chose que nous convoitions (une friandise, un succès sportif ou professionnel…), notre cerveau procède à une libération massive de dopamine qui génère une intense sensation de satisfaction (c’est d’ailleurs pourquoi on la surnomme « hormone de la récompense »). En d’autres termes, c’est la promesse d’une libération massive de dopamine qui nous incite à agir pour obtenir ce que nous désirons. D’où son rôle central dans le processus de motivation.
Une série d’expériences récentes menées par des biologistes américains sur des rats suggèrent que si nous parvenons à rester motivés malgré le fait que l’obtention de notre objet de désir soit différée dans le temps, c’est parce que la dopamine n’est pas seulement libérée au moment de l’obtention du résultat, mais aussi pendant toute la période où nous déployons des efforts afin de parvenir à notre but.
Les niveaux de dopamine mesurés chez ces rats au cours de toute la période précédant la découverte de la récompense suggèrent que, durant leurs évolutions dans le labyrinthe, les rongeurs sont en fait en train « d’anticiper » l’obtention de cette récompense. Un constat renforcé par le fait que, lorsque les rats reçoivent une récompense plus importante que celle proposée habituellement, les niveaux de dopamine mesurés au cours des tentatives de résolutions de problème suivants, avant la découverte de la récompense, augmentent sensiblement. Un phénomène qui permet de conclure à la corrélation directe entre la quantité de dopamine libérée pendant la période préalable à l’obtention de la récompense et l’importance de cette récompense attendue (1).
Cette étude a été publiée le 4 août 2013 dans la revue Nature sous le titre« Prolonged dopamine signalling in striatum signals proximity and value of distant rewards ».
(1) NDLR. La valeur accordée au résultat pourrait être rapproché de la notion de « valence » développé par Victor VROOM dans sa théorie de la motivation.
Article rédigé d’après « Le rôle de la dopamine dans le processus de motivation est mieux compris » – Journal de la Science – 12/08/2013