Quand la communication interpersonnelle ne tourne plus rond …
En formation (communication, assertivité, management, gestion de conflits…) nous sommes souvent amenés à décoder des situations de communication problématiques à l’aide du « Triangle dramatique de Karpman ».
Pour le résumer très rapidement, il schématise un « jeu » (une situation de la vie quotidienne) où la communication est malsaine et les relations néfastes pour les individus qui en font partie.
Le triangle implique la mise en relation de 3 rôles complémentaires : VICTIME- SAUVEUR- PERSECTUTEUR.
Les trois rôles impliquent parfois trois personnes différentes (mais pas toujours). Un triangle dramatique peut se dérouler entre deux personnes, une d’entre elles passant alors d’un rôle à l’autre (voir l’illustration par l’extrait vidéo du film « Vilaine ». Il peut aussi y avoir plus de trois personnes impliquées, un même rôle est endossé par plusieurs d’entre elles (coalitions).
Régulièrement et sans nous en rendre compte, nous « tournons » autour des trois rôles : en fonction des circonstances, de notre interlocuteur et de notre état d’esprit du moment, nous choisirons consciemment ou inconsciemment une des trois positions. Certaines personnes privilégient toutefois un rôle précis et ont tendance à s’y installer. Il leur apporte l’illusion d’en retirer certains avantages. Par exemple, le rôle de victime permet d’attirer l’attention des autres, le rôle de persécuteur nous donne une forme de pouvoir, et le rôle du sauveur nous offre une image positive de nous-même.
Lorsque nous sommes en présence d’un interlocuteur qui se présente dans un de ces trois rôles, nous avons tendance à adopter inconsciemment un des deux autres rôles. On se fait « happer » par le triangle.
Face à une victime et ses plaintes, nous aurons envie de réconforter ou d’apporter des solutions (devenir sauveur) ou au contraire ça aura le don de nous énerver et nous nous emporterons sur son manque de réaction ou ses mauvais choix (devenir persécuteur).
Nous pouvons passer d’un rôle à l’autre sans nous en rendre compte. Par exemple, après avoir voulu secourir dans un premier temps un collègue geignard, nous nous impatientons face à son auto-apitoiement et devenons nous-même persécuteur.
Pouvoir prendre conscience de ce qui se passe et détecter les situations où un tel jeu se produit régulièrement (au travail, en famille ou ailleurs) permet d’apprendre progressivement à lui résister et ne plus y rentrer.
La position assertive, celle de l’adulte responsable est en dehors du triangle. Elle consiste à dénoncer la situation et à y répondre de manière neutre et suffisamment détachée que pour rester efficace…
Le film « Vilaine » avec Marilou Berry, nous offre dans cette scène et en moins de deux minutes une magnifique démonstration de l’enchaînement des différents rôles et de comment l’un vient répondre en complément de l’autre
Le triangle dramatique de Karpman est souvent plus proche de nous que nous ne le pensons. Les relations au travail, entre collègues ou avec ses collaborateurs ou sa hiérarchie sont régulièrement polluées par ce type de mécanisme.
Lorsqu’il se systématise, il peut entraîner souffrances, pertes d’énergie et rendre toute communication efficace de plus en plus difficile…
Connaître son existence permet de le repérer et refuser les « jeux » dans lesquels les autres cherchent à nous entraîner.