L’assertivité est parfois aussi évoquée comme étant « l’affirmation tranquille de soi »…

Mais jusqu’où osons nous aller et confronter notre vision des choses à celle de l’autre lorsque celle-ci est totalement différente de la nôtre ? La pression sociale peut parfois nous amener à ne pas oser défendre un point de vue, affirmer une opinion ou… une position dans un ascenseur !

La pression à la conformité s’exprime, par exemple, lorsque nous délaissons notre propre raisonnement pour nous rallier à une majorité et ceci quelque soit le bien-fondé la position de celle-ci.  Les 3 vidéos qui suivent sont très drôles et parlent d’elles-mêmes. 

jeune homme faisant preuve d'assertivité

Dans la première, toutes les personnes qui entrent dans l’ascenseur en regardant le fond sont des complices de l’expérimentateur. Le personnage qui fait face est le sujet de l’étude.

Dans la seconde, une variante nous donne une version réactualisée dans une salle d’attente qui montre la persistance du comportement, alors que le groupe a disparu.

Dans la troisième, il s’agit d’une illustration d’une expérience bien connue, réalisée dans les années 1950 par le psychologue Salomon Asch. Il met en scène une simple tâche d’évaluation perceptive qui consistait à décider lequel de 3 segments de droite proposés était identique en longueur à un premier qui avait été montré. Les 4 premiers « interrogés » sont à nouveau des complices. Le 5ème est le sujet dont les réactions sont étudiées…

Dernièrement, une étude menée par des neuropsychologues (Princeton) a montré qu’une structure du cerveau appelée « insula » s’active quand le phénomène d’abandon de l’opinion personnelle au profit du groupe se produit. L’insula gère essentiellement les informations de nature émotionnelles et s’activerait lorsque se profile une menace sur l’individu. L’hypothèse de la pyschologie sociale est donc ici que l’individu sent peser la menace d’exclusion du groupe sur lui et que la  peur d’être marginalisé ou mis à l’écart est la plus forte : il cède et se rallie à la majorité.

 

Un effet direct de ce « biais de conformité » est que pour qu’une prise de décision soit « neutre » vis à vis du groupe, il faut faire en sorte que chacun ignore les intentions ou les positions des autres. On voit aussi que c’est l’unanimité qui déstabilise. Lorsqu’au moins une autre personne est de notre avis, nous avons plus à coeur de le défendre.

Un article écris à propos de la créativité vous dirait pourtant que le principe du brainstorming veut que les idées des uns s’appuient et se nourrissent de celles des autres… Vu sous cet angle, réfléchir dans son coin serait contre-productif.

Un compromis ? réfléchir ensemble, élargir les possibles, évaluer et décider en connaissance de cause, dans un vote bien organisé ?

Dans tous les cas, l’assertivité est cette dose de confiance en nous-même qui nous permet d’oser exprimer nos points de vue, défendre nos opinions et … prendre sa place dans les ascenseurs 😉